Accepter un député gifleur serait une régression, une aberration, une erreur
Il y a l’aveu. Il change tout. C’est Adrien Quatennens qui en est l’auteur: il a giflé sa femme. Que signifie une gifle, assénée dans le huis clos conjugal? D’abord, que la discussion, ou la dispute, nous ne le savons pas, est close. Le temps n’est plus aux mots, aux échanges d’arguments, aux énervements réciproques. L’homme, qui a la force, une force ancienne, millénaire, décide de mettre un terme à l’échange. Donc, il gifle. Son geste signifie: « Tais toi! »; « ça suffit! »; « c’est moi le patron! » Blandine Grosjean, ancienne journaliste de Libération, a utilisé cette formule, il y a quelques jours dans une tribune consacrée à l’affaire: « La gifle n’est pas un geste de bagarre, c’est un geste de propriétaire. » Voilà cinquante ans, ou davantage, que la société française lutte contre la domination de la femme par l’homme, ou contre le sentiment de possession qu’expriment des hommes par rapport aux femmes. Cinquante ans ou plus qu’avec des hésitations et des timidités, des e