Anne Hidalgo: la retraite de Paris

 A-t-on jamais vu une candidature à l’élection présidentielle aussi désorientée et incertaine?

Dans une improvisation qu’elle n’a même pas cherché à dissimuler, Anne Hidalgo, candidate du Parti socialiste, a proposé aux autres candidats de gauche l’organisation d’une primaire (Ou? Quand? Avec qui? Comment?) pour que des cinq candidatures actuelles, il n’en subsiste qu’une. Ricanements et railleries ont répondu à sa suggestion. La manière de lui répondre « non » n’a même pas été polie. 


Voici donc Anne Hidalgo devant une alternative déprimante. Logiquement, les refus enregistrés devraient l’obliger à vivre son calvaire jusqu’au premier tour de l’élection présidentielle, le 10 avril 2022. Une perspective que l’on ne souhaite pas à son pire ennemi. Comment continuer à faire campagne alors que, jour après jour, baissent les intentions de vote établies par les sondages. Naguère, la candidate était à 6%. Elle est désormais à 3%. Les études d’opinion ne sondent pas le terrain en dessous de zéro. Ils devraient.

Le retrait de la course paraît le plus sage. Certes, il faut ravaler sa fierté comme on doit le faire parfois en politique d’un boa. Mais quoi d’autre? Se ridiculiser? Déprimer? Agoniser en direct devant des journalistes goguenards et des adversaires méprisants?

La fin de l’aventure est programmée, inscrite, déjà, dans l’histoire. Que se passera-t-il ensuite pour Anne Hidalgo? Bien sûr, elle retrouvera son siège de maire de Paris. Mais avec quelle crédibilité? Quelle autorité? Quel désir, que l’on imagine fortement émoussé?

Personne ce matin ne peut jurer que le nom du maire de Paris sera, à la fin de la mandature -2026- celui que nous connaissons aujourd’hui. On  supputerait même l’inverse.


En juin 2020, devant des caméras rigolardes, Anne Hidalgo avait juré qu’elle ne serait pas candidate à l’élection présidentielle. Il s’agissait alors pour elle de convaincre les électeurs parisiens, auprès desquels elle réclamait un prolongement du bail, qu’elle ne les abandonnerait pas en chemin. Une fois élue, elle s’est parjurée. Elle le paye aujourd’hui.


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