Articles

Affichage des articles du janvier, 2022

La France en Algérie, notre mémoire honteuse

C’est un cas d’école triste et désolant. Au centre du récit se trouve le président de la République. Il devrait être le gardien de notre mémoire, mais il la déconstruit en racontant mal l’histoire. Au cœur du récit, se trouve l’attitude de la France et des Français en Algérie entre 1830 et 1962, notre honte nationale, cette période de colonisation  d’un peuple que nous refusons de regarder pour ce qu’elle est: la plus grande erreur de notre histoire. Honte nationale? Oui, c’est exactement cela. Mais nous ne la ressentons pas, protégés que nous sommes par l’ignorance. Enfin, en surplomb du récit se trouve une résistance à ce que les sots appellent la « cancel culture ». « Il ne faut pas réécrire l’histoire », disent-ils. Très juste. C’est l’écrire qui est nécessaire, ce qui fait une sacré différence. Mercredi 26 janvier 2022, à l’Elysée, le président de la République reçoit des représentant de ceux que l’on appelle aujourd’hui les « rapatriés d’Algérie ». Il s’agit de Français qui ont d

Violences faites aux femmes: des avancées, des questions

  Des évènements inédits s’enchaînent dans la société française. Des personnalités connues du public, fameuses, parfois célèbres ou populaires, se trouvent dans l’obligation de disparaître, de se taire, de chercher l’oubli alors qu’elles vivaient de la lumière. Des accusations en sont la cause. Des femmes racontent des histoires qui sont des agressions, des moments où selon elles le désir de ces hommes a supplanté le leur et ignoré leur consentement. Pour une fois, la première, sous des formes diverses, ces femmes sont entendues. Les hommes qu’elles désignent, qui nient les comportements reprochés, doivent se retirer, abandonner le devant de la scène où les avait mené leur talent particulier. Ils ne sont pas obligés de s’expliquer, en tout cas pas devant la société, mais ils ne peuvent plus poursuivre leur vie comme si rien ne s’était produit. Ces circonstances sont heureuses. Trop longtemps, les douleurs des femmes ont été niées, au nom d’une idéologie de la domination masculine. Cell

Le « Kärcher » ou l’inconscient raciste

  Candidate à la présidence de la République pour le compte des Républicains, Valérie Pécresse a annoncé son désir, si elle entre à l’Elysée, de « sortir le Kärcher de la cave » pour lutter contre l’insécurité. Ceux qui ont de la culture ou de la mémoire savent que l’expression fut celle de Nicolas Sarkozy, ministre de l’intérieur, en 2005 - « Je vais nettoyer cette cité au Kärcher » -. Vieux tube de la politique donc, garantie du succès à droite, recyclé par la candidate à l’élection 2022. J’ai évoqué lors d’une chronique télévisée le sentiment que provoquait chez moi l’utilisation de ce mot - Kärcher -  à propos d’une politique de sécurité. J’y vois l’expression d’un inconscient raciste, et d’ailleurs, cet inconscient me paraît l’être très peu pour beaucoup de ceux qui entendent, reçoivent et applaudissent le message. Cette évocation m’a valu des railleries: « il voit du racisme partout ». Je voudrais donc expliquer ceci, simplement, à ceux qui ne voient du racisme nulle part. Le Kär