A quel moment pue-t-on des pieds? Réponse…

 Au détour d’un raisonnement, voici quelques jours, un propos rapide suscite depuis quelques cabrements sur les réseaux sociaux. J’ai dit, évoquant Éric Zemmour et ses soutiens, qu’ils « puaient des pieds ». Ceux à qui la formule a déplu ignorent qu’elle est un emprunt et qu’elle possède une histoire.

Dans les années soixante, les Espagnols, qui n’en pouvaient plus de vivre sous la férule violente et bigote de Francesco Franco, disaient d’eux mêmes: « on pue des pieds ». Manière drôle d’évoquer la lassitude de leur enfermement nationaliste.

La formule est revenue à mon esprit pour deux raisons. D’abord, Éric Zemmour, dans une émission de télévision, s’est dit hostile à l’immigration légale et illégale. La formulation est stupide: va-t-on refuser à un ingénieur de Toyota, de nationalité japonaise, ou américaine, de venir travailler dans l’usine de la marque qui s’est installée à Valenciennes? Et puis la position est rance: ne vivre qu’entre Français de France, c’est prendre le risque de manquer d’air frais, et donc de puer des pieds. 

Deuxième raison: Marine Le Pen venait d’assurer dans un journal que le zemmourisme était un communautarisme. Cela m’a paru tellement juste que ma mémoire a retrouvé spontanément la formule espagnole. 

Certains ont crié au scandale. Je suis certain que cette explication ne les calmera pas. 

Dernière anecdote espagnole sur le sujet. 

A l’automne 1973, le club de football de Barcelone débauche Johan Cruyff, Hollandais de l’Ajax d’Amsterdam. L’homme est jeune, mince, ses cheveux longs sont blonds, il respire la sensualité et le bonheur de vivre. A lui tout seul, il symbolise l’Europe qui s’ouvre à la liberté individuelle, aux plaisirs, au sexe. Pour couronner le tout, il dit son opposition au dictateur Franco lors de son arrivée à Barcelone.

La presse conservatrice éditée à Madrid hurle de rage. Elle critique le « pornographe » Cruyff et promet la décadence de l’Europe si de tels personnages triomphent dans la société. Détail amusant: je connais Éric Zemmour depuis trente ans et l’ai toujours entendu critiquer ce mouvement de libération individuelle des années soixante et soixante-dix.

La conclusion est savoureuse. Au printemps 1974, Barcelone défie le Réal Madrid au stade Santiago Bernabeu, du nom d’un franquiste de sinistre mémoire, encore épargné par la « cancel culture ». Alors que le Réal domine le football espagnol depuis vingt ans, il subit ce printemps 1974 l’humiliation d’un 5-0 que le régime politique vit comme un affront. 

Johan Cruyff a gagné, et depuis les Espagnols ne puent plus des pieds. 

Commentaires

  1. Plus nulle que cette explication il n'y a que JM Aphatie pour la faire

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  2. On pue de pieds quand on s'approche trop de crottespot de JM aplathie, un papier illisible et maculé de caca cognitive. Je vais me laver, je me sens violé par ces inepties.

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