Anne Hidalgo: la retraite de Paris (2)

Le journal Le Monde du jour (daté du 10 décembre) raconte la réaction de l’entourage d’Anne Hidalgo après l’initiative politique prise par cette dernière. 

Petit rappel: mercredi soir, au vingt heures de TF1, la maire de Paris, investie par le Parti socialiste pour l’élection présidentielle du printemps prochain, a réclamé à ses concurrents de gauche l’organisation d’une primaire pour mettre un terme à la division de la gauche et se donner une chance de figurer au second tour. 

Proposition irréaliste, évidemment. Les différences programmatiques et culturelles l’empêchent radicalement. En outre, la suggestion émane d’une candidate, Anne Hidalgo, qui navigue entre 3 et 5 % des intentions de vote dans les sondages. Pour cette raison, l’offre ressemble davantage à une recherche de bouée de sauvetage qu’à une grande pensée stratégique susceptible de déboucher sur la victoire.


Dans ce contexte, le témoignage de l’entourage de la mairie de Paris, retranscrit par le journaliste Laurent Telo (un bon) est instructif. C’est simple, selon eux, elle est géniale. « Tous sont très optimistes, écrit Telo, franchement enthousiasmés par ce coup qui peut rebattre les cartes à gauche et créer, enfin, une dynamique électorale. »


Autant de flair politique laisse pantois. Personne, parmi les proches d’Anne Hidalgo ne semble anticiper ce mercredi soir l’avalanche de refus moqueurs qui s’exprimeront le jeudi matin. 


L’épisode matérialise un constat que formulent en privé des élus socialistes de l’Hôtel de ville. Anne Hidalgo réfléchit et travaille avec un cercle très étroit de collaborateurs. Sa représentation du monde et des adversités se trouve affectée par cet enfermement, d’autant plus préjudiciable, selon ceux qui le déplorent, qu’il se double d’une pratique courtisane excluant toute critique ou contradiction.


L’article du Monde a ceci d’utile qu’il permet de saisir ce phénomène, loin d’être unique dans l’univers politique. Si vraiment Anne Hidalgo pense avoir modifié la situation catastrophique où se trouve sa candidature, elle risque d’éprouver une immense déception. Son avenir immédiat est davantage celui du renoncement que du triomphe.


La réalité est même plus sombre. Au delà de l’échec présidentiel, c’est sa situation à l’Hotel de ville qui se trouve menacée. Comment maintenir un attelage d’élus hétéroclites avec une autorité diminuée et une humiliation publique? Voilà le vrai défi auquel Anne Hidalgo devra se confronter, qu’aucune primaire où secondaire ne lui permettra d’éviter. 







Elle est assise à côté de Jean-Marc Germain, son époux, enjoué : « Cette primaire est le seul moyen pour la gauche de médiatiser ses thèmes de campagne, sur le social, l’écologie… Et on s’apercevra que la France n’est pas aussi à droite qu’on le pense. »

Il y a aussi Laurence Girard, qui quitte ses fonctions de secrétaire générale adjointe de la Ville de Paris pour prendre, lundi 13 décembre, celles de secrétaire générale de la campagne. Tous sont très optimistes, franchement enthousiasmés par ce coup « déclenché à l’instinct », qui peut rebattre les cartes à gauche et créer, enfin, une dynamique électorale.

Trop tard ? « Anne ne pouvait pas faire une telle proposition avant d’avoir rassemblé sa famille socialiste. Et maintenant, elle va élargir encore, au-delà des partis, en cassant ces règles du jeu qui figent la gauche », affirme Elisa Yavchitz, ancienne plume de la maire de Paris. Pour clore la soirée, Anne Hidalgo participe, quelques instants et en visioconférence, à un bureau national du PS, qui l’assure de son soutien.

qu’en route, alertée qu’un plan blanc hospitalier va être déclenché, elle annule son déplacement, descend à Poitiers pour reprendre un train dans l’autre sens.

Décision soudaine

Le déclenchement de ce plan blanc, qui aurait pu être géré par ses adjoints, est un prétexte qui tombe à pic pour exécuter sans tarder une idée qui mijote : « Comme je devais rentrer à Paris… J’appelle TF1 pour leur dire que j’ai une annonce très forte à faire. Cette décision, je l’ai tournée dans ma tête depuis plusieurs jours, raconte Mme Hidalgo.Il y a cette violence du meeting de Zemmour, dimanche… Et puis, je ne pouvais pas rester insensible à tous ces gens qui me disent : “Vous ne pouvez pas nous laisser dans ce marasme.” J’avais soulevé cette question lors d’une réunion stratégique, la veille… Et, dans le train, je me suis dit que c’était le moment d’y aller. »

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