Si je pouvais, je voterais pour la Kanaky

 Quand ont est Français de France, c’est à dire être humain né sur le territoire métropolitain et y vivant, toute possession extérieure de la Nation, entendez par là une terre séparée par la mer, représente un motif de fierté. Polynésie, Guadeloupe, Martinique, Corse, Guyane, La Réunion, Mayotte, Saint-Pierre-et-Miquelon, Saint-Barthélemy, Wallis-et-Futuna, Saint-Martin, flattent nos consciences, constituent la preuve de notre génie singulier, établissent notre grandeur maintenue, même si nous en mesurons tous au fond de nos esprits le rétrécissement continuel. Très accessoirement, le raisonnement s’accompagné d’une pensée difficilement avouable:

Que seraient donc ces territoires sans nous? De pauvres îlots submergés par la misère et la pauvreté. 

Pensée raciste et coloniale qu’il vaut mieux enfouir sous le discours de la générosité.

Un référendum aura lieu dimanche (12 décembre) en Nouvelle-Calédonie. Êtes-vous pour ou contre l’indépendance?, sera-t-il demandé aux populations du territoire. Le pluriel s’impose car deux communautés se partagent l’espace. Les Kanaks d’abord, descendants des premiers occupants; les Caldoches ensuite, descendants des Européens. Passons sur les palinodies et évènements conjoncturels. Le « non » va l’emporter. La Nouvelle-Calédonie restera française. Les Métropolitains seront soulagés. La France demeurera grande.

Quelques observations, malgré tout. 

Savez-vous pourquoi cette terre française s’appelle « Nouvelle-Calédonie »? Curieux nom, n’est-ce pas?

Les îles sont découvertes à la fin du XVIII° siècle par le navigateur l’Anglais James Cook. Le découpage des côtes lui rappelle l’Ecosse. Il l’appelle donc « New Calédonia », nom latin de l’Ecosse. Et vogue la galère. Nous n’avons jamais pris le temps de franciser le nom. L’aveu d’un certain mépris? 

Après avoir trucidé la République, Napoléon III, gredin politique, cherche une terre lointaine pour y construire un bagne où il pourra reléguer les fortes têtes qui n’acceptent pas son empire de pacotille. Cette « Nouvelle Calédonie » à moitié délaissée par les Anglais fera l’affaire. La France prend possession. Possession vaut titre. Nous en sommes encore là aujourd’hui. Et les Kanaks? Aucune importance. On les exhibera comme des bêtes curieuses lors de l’exposition coloniale qui se tiendra à Paris, en 1931.


Comme il ne s’agit pas ici d’un cours d’histoire, sautons directement à l’actuelle campagne présidentielle. Eric Zemmour a dit: « Je souhaite que la Nouvelle-Calédonie reste française. » Xavier Bertrand a dit: « L’avenir de la Nouvelle Calédonienne, c’est soit la Chine, soit la France. » Autrement dit, le peuple premier occupant a tiré le mauvais numéro au loto. Aucun espoir qu’il soit libre de son destin, des dieux méchants l’en ont privé et la France veille au décret divin. Quant aux autres candidats qui n’ont rien dit, ils pensent la même chose.

Il est tragique que cette pensée violente guide nos pas. La Nouvelle Calédonienne n’est française que par une ruse de l’histoire. Les populations qu’aux premiers temps la Providence a installé sur ces territoires n’ont rien en commun avec nous. Seules, la peur, les armes, puis les flots d’argent déversés n’importe ont attaché ces îles à la métropole. Considérer cela comme une situation éternelle est humainement tragiquement, spirituellement borné, politiquement dictatorial.

Il aurait été beaucoup plus intelligent, lors du grand mouvement de décolonisation auquel nous avons stupidement résisté (guerre d’Algérie), d’imaginer un accompagnement doux et progressif de la New Calédonia vers l’indépendance. Si cela avait été fait, la Kanaky serait aujourd’hui indépendante et libre de construire son futur, pour ses enfants, comme nous le faisons nous mêmes pour les nôtres.


Est-il trop tard? Non, car l’intelligence et l’humanisme ne s’enferment dans aucun calendrier. Mais hélas, ce ne sera pas pour cette fois çi  



Commentaires

  1. Aphatie, c'est "si ma tante en avait"

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  2. L'histoire selon Aphatie, directement issue de wikipedia. Et puis, il a oublié Houat et Hoëdic qu'on a piqués aux bretons !!

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  3. Bonjour Monsieur Apathie, je n'ai aucun rapport avec la Nouvelle Calédonie mais je trouve que votre vision est très réductrice. Je ne suis pas certains que les historiens partagent votre avis sur Napoléon III. Je ne suis pas certain que son seul moteur ait été d'installer un bagne. Par ailleurs il me semble que ce territoire dispose déjà d'une autonomie très large. Il est vrai que le devenir de la population de ce territoire doit, compte tenu de son histoire, décidé par ceux qui y vivent. C'est je crois ce qui a été décidé. Comme moi, vous n'avez pas de lien particulier avec ce territoire, alors pourquoi donnez vous un avis ?

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  4. La gauche anti démocratie dans toute sa splendeur

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  5. Monsieur Aphatie, parlez à la première personne c'est à dire je. Ne nous incluez pas, d'autres et moi, avec le nous, dans vos élucubrations

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  6. On vs propose un référendum. Vous refusez d'y participer pour mieux chouiner ensuite. Quelle bassesse.

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