Valérie et Eric, les mariés de l’an II

 Valérie Pécresse et Eric Ciotti ne se quittent plus. Opposés lors du second tour de la primaire des Républicains samedi dernier, ils étaient ensemble durant toute la journée d’hier (lundi 6 décembre) sur les terres niçoises du second. La politique abuse de cette forme de cruauté qui consiste à unir des gens qui ne s’aiment pas, à les obliger à sourire devant des caméras alors que chacun se sentirait mieux chez lui, avec ses amis. 


Dans ces histoires où l’affect prend plus de place que les idées, attribuons la palme de la maladresse à Valérie Pecresse. De son compère forcé, elle dit qu’il est « singulier ». Lui qui ne rêve que de notabilité et d’inclusion dans le monde des puissants ne peut que mal vivre cette relégation dans la marginalité où l’enferme son discours sécuritaire et identitaire. Des idées d’Eric Ciotti, la désormais candidate à l’élection présidentielle suggère qu’elles pourraient « pimenter » sa campagne. Réduire ainsi l’élu niçois à une épice ne peut que froisser et vexer celui qui, il suffit de le regarder et accessoirement l’écouter, ne rêve que de lester et de peser.


Sur le fond, quelles sont les différences entre ces deux mariés de l’an II? On évoque souvent les questions sécuritaires, le « Guantanamo à la Française » que professe Ciotti et qui ne conviendrait pas à Pécresse. Souvent en politique, les clichés occultent la réalité. La candidate LR a souvent exprimé son accord pour un enfermement des terroristes au delà des peines fixées par la justice. Autrement dit, Guantanamo ne lui fait pas peur. Plus largement, sur toutes les questions de sécurité, elle cède peu de terrain à son collègue et partage sa vision de la politique où dominent la punition et le châtiment.


C’est autre chose qui sépare les deux individus, un aspect plus philosophique que matériel, et auquel la presse ne les confronte guère. En 2017, Eric Ciotti n’a pas voté pour Emmanuel Macron face à Marine Le Pen. C’est son droit. Il s’en enorgueillit. Valérie Pécresse, à l’inverse, a glissé dans l’urne un bulletin Macron. Elle l’assume, ne s’en cache pas.


Ici se niche une approche radicalement différente de l’action politique. Pour l’élu niçois, peu importe qui manie le bâton, peu importe son histoire, ses racines, son idéologie. Ce qui compte, c’est le bâton. L’élue des Yvelines réfléchit différemment, introduit des valeurs, de la sensibilité dans son raisonnement pour, au bout du compte, décider de voter en faveur de son adversaire, ce qui est une façon de désigner son ennemi. 


De cela, Valérie Pécresse et Eric Ciotti ne parlent jamais. En public en tout cas. Il est peu probable qu’ils le fassent en privé. S’ils se livraient à ce type d’examen de conscience, leur couple n’y résisterait pas. Ignorer cette différence fondamentale leur parait donc préférable. Il ne s’agit pas ici de préserver des enfants, mais des électeurs qui, justement, sont traités comme des enfants. 

Commentaires

  1. Bonjour,
    Juste pour indiquer que si zemour est un monstre alors vous êtes un con fini
    Vous employez de ces mots
    Vous qui êtes en politique depuis longtemps, encore une fois vous essayez de diaboliser cet homme
    Quel a été votre reaction à l'époque de mitterand lorsqu'il mentait à la France entière sur divers sujets. Alors là silence à bord
    Deux poids deux mesures
    Regardez les finances de la maire de Paris madame Hidalgo qui creuse un fossé dans les comptes de la mairie
    C'est extraordinaire quand on est de gauche comme vous, on a une brique dans l'œil pour ne voir et denoncer que ce qui vous intéresse
    Ce n'est pas du journalisme vous êtes critique mais trop partial
    A bon entendeur Je vous salue bien bas triste sir

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    Réponses
    1. Je n'apprécie pas l'évolution d'Aphatie, qui était de gauche lorsqu'il était jeune homme, mais de là à comparer Zemmour à Mitterrand comme vous le faites pour minorer les saloperies du petit chose pétainiste, raciste, sexiste, négationniste, faut pas pousser.

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    2. Aucun journaliste n'est impartial très cher. Peut-être qu'Aphatie manie mal sa partialité, je ne me prononcerais pas là dessus car je n'en sais rien.
      En revanche, je suppose — peut-être à tort, certes — que les journalistes dont les idées vous plaise mieux, ne sont pas vraiment plus partial que lui. Vos idées sont juste plus proche d'eux que de lui. Votre réponse à cela ? L'insulte... C'est assez navrant.

      Je vais vous laisser sur cette citation de Nicolas de Condorcet qui a dit : « les amis de la vérité sont ceux qui la cherchent et non ceux qui se vantent de l'avoir trouvée ».

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  2. Dire qu'aphatie est un con, ce n'est pas faux. Mais dire qu'il est de gauche, c'est inexact. Il l'a peut être été. Mais depuis plusieurs dizaines d'années, il est du côté du pouvoir et du fric

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